Comment écrire son projet de naissance : quelques exemples

Gestion du travail, péridurale, épisiotomie, positions d’accouchement, réflexion autour de la césarienne, clampage du cordon ombilical, peau à peau, mode d’alimentation une fois le bébé né… Tous ces sujets sont réfléchis par les futurs parents en amont et formalisés dans un document, remis à l’équipe médicale de la maternité où accoucher.

Penser et rédiger son projet de naissance, c’est l’opportunité de réfléchir à la meilleure façon dont la femme et/ou le couple envisage l’arrivée de son bébé, d’intégrer le papa (ou le co-parent) à cette réflexion, et de se sentir davantage en confiance vis-à-vis de sa maternité. Envisager un projet de naissance, c’est aussi ouvrir le dialogue avec le personnel médical de l’hôpital où accoucher, et formuler explicitement ses craintes, ses souhaits et ses choix de future et jeune maman.

Le projet de naissance n’est pas un document à caractère légal. Il est plutôt à envisager comme une lettre d’ordre personnel ou une liste de souhaits de parents qui souhaitent être impliqués dans les choix relatifs aux conditions d’accouchement et de naissance de l’enfant. Le plan de naissance peut être un bon support pour échanger avec l’équipe médicale. Le gynécologue et/ou la sage-femme vous accompagne vers des choix éclairés pour votre santé et celle du bébé, qu’un projet de naissance soit formalisé ou non.

À noter que, selon la loi, aucun acte médical ne peut être pratiqué sans votre consentement. Vous retrouverez davantage d’informations à ce propos sur le Portail du droit belge.

L’éclairage d’un professionnel vous permettra de confronter vos souhaits avec la réalité d’un accouchement et de prendre la pleine mesure de ce qui est réellement de l’ordre du possible ou non. Ensemble, vous discuterez pour trouver la juste balance et avancer main dans la main vers un accouchement qui vous ressemble le plus. Gardez en tête qu’on ne peut pas tout prévoir, surtout lorsqu’il y a un risque pour la femme qui accouche ou le bébé.

• Rédigez un document court, de 2 pages grand maximum.
• Privilégiez la clarté : structurez votre projet de naissance par thématiques (le travail, l’accouchement, la prise en charge de bébé après la naissance, la prise en charge de la maman après la naissance, le rôle du papa / co-parent).
• Envisagez un projet de naissance prêt à remplir, sous forme de cases à cocher : il en existe pas mal en format PDF sur Internet, prêts à télécharger et imprimer.
• Priorisez ce qui est vraiment important pour vous.

Côté formulation, vous pouvez vous baser sur ces quelques exemples en matière de rédaction :

• Idéalement, j’aimerais…
• Dans la mesure du possible, je souhaiterais que…
• Je préfèrerais éviter….
• Je serais reconnaissante que l’on me laisse le choix de…
• Sauf en cas d’urgence, j’envisagerais…

Fille ou garçon ? Vous avez décidé de ne pas connaître le sexe de bébé avant son arrivée ? Vous pouvez l’indiquer de cette manière :

• Ce bébé est pour nous le plus beau des cadeaux : la découverte de son sexe se fera à la naissance. Nous serions reconnaissants que l’équipe médicale ne le révèle pas tant que nous n’aurons pas découvert nous-mêmes si c’est une fille ou un garçon.
• Bébé fille ou bébé garçon : c’est une surprise ! Je ne souhaite pas connaître le sexe de bébé jusqu’à la naissance, et plus particulièrement après avoir fait du peau à peau avec mon enfant.
• Sexe de bébé : à découvrir à la naissance. Nous vous remercions de ne jamais dévoiler s’il s’agit d’une fille ou un garçon, tant que nous n’en aurons pas fait la demande en salle d’accouchement. Nous souhaitons que cela soit une surprise.

Vous pouvez envisager les sujets suivant pour votre réflexion, seule ou accompagnée :

• La lumière dans la salle d’accouchement : éclairage tamisé ? Puis-je apporter ma propre veilleuse ?
• Ambiance sonore dans la salle d’accouchement : je souhaite mettre ma propre musique, pour être plus zen. Est-il possible de baisser le volume sonore des appareils et moniteurs ?
• L’alimentation avant la naissance : je veux pouvoir manger et boire, est-ce possible ?
• La présence d’un tiers : qui peut être avec moi à l’hôpital ?
• La présence d’étudiants en médecine : est-ce que je l’envisage ou non ?
• Les examens vaginaux : uniquement si je le souhaite ? Ou si l’équipe le considère comme nécessaire ?

La gestion de la douleur pendant le travail et l’accouchement est la raison principale qui a motivé de nombreuses femmes, d’abord à l’étranger, à la rédaction d’un projet de naissance. En cause, les violences obstétricales et gynécologiques, la non prise en considération du consentement des patientes / jeunes mamans, parfois la peur d’accoucher ou de mal vivre son accouchement, et l’envie d’accueillir son bébé lors d’un accouchement qui nous ressemble.

Votre choix se portera notamment sur les points suivants :

• La péridurale : en avoir une pour minimiser la douleur ? Ou au contraire, ne pas en avoir sauf besoin vital car vous avez envie de ressentir les contractions et l’arrivée de bébé.
• Les ressources alternatives en cas de refus de la péridurale : les méthodes qui vous intéressent pour gérer la douleur autrement, comme les exercices de respiration, l’hypnose, le ballon, le bain, etc…
• La possibilité de changer d’avis : par exemple, vous envisagiez un accouchement sans péridurale, et vous souhaitez finalement l’avoir.
• Le choix de la position d’accouchement : à 4 pattes, sur le dos, accroupie, sur le côté, accouchement dans l’eau…
• Le choix de ne pas avoir une épisiotomie de façon systématique : et être à minima informée de la nécessité d’en faire une, pour y avoir recours seulement si elle est jugée nécessaire par la sage-femme ou le médecin.

Le projet de naissance peut aussi contenir quelques subtilités adaptées à votre cas personnel. Vous souhaitez accoucher par voie basse après une césarienne ? Demandez si un AVAC (accouchement vaginal après une césarienne) est envisageable.

Si une césarienne est programmée pour votre accouchement, vous pouvez aussi envisager un projet de naissance, en y incluant les points suivants :

• La présence d’une tierce personne : si la maternité l’autorise, le papa / partenaire peut-il être à vos côtés pendant la naissance par césarienne ?
• Voir la naissance de l’enfant : souhaitez-vous que le champ opératoire soit baissé pendant l’intervention ?
• Accueillir le bébé en ayant un bras libre : si cela est possible, avoir la possibilité d’accueillir le bébé en peau à peau et de le serrer contre soi avec un bras.
• Permettre le peau à peau avec le papa / le co-parent : dans la mesure du possible, favoriser le peau à peau avec la maman puis avec le conjoint. En bref, ne pas emmener tout de suite l’enfant pour des soins à caractère non urgent.

Voici d’autres exemples à intégrer dans votre projet de naissance :

• Pour pousser, j’aimerais : que le personnel soignant me guide, le silence, que le papa/co-parent m’aide…
• Dès la naissance, je souhaite : que bébé soit déposé contre moi en peau à peau, qu’on ne coupe pas le cordon ombilical tout de suite, que le co-parent coupe le cordon…
• Post-naissance, quid de l’expulsion du placenta ? J’aimerais une expulsion naturelle, je préfèrerais une injection d’ocytocine pour accélérer le processus.
• Au sujet de la tétée d’accueil : je la souhaite / ne la souhaite pas. Et par extension au sujet de l’allaitement : je souhaite / ne souhaite pas allaiter bébé.

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter de vivre une belle rencontre avec votre tout-petit ! Profitez de ces moments uniques !